Microfinance : malgré la hausse des dépôts et crédits au sein de l’UMOA à fin septembre 2023, le risque de crédit préoccupe

Au terme du troisième trimestre 2023, les structures de microfinance en activité au sein de l’UMOA ont affiché une dynamique de croissance en matière de collecte des dépôts et d’octroi des crédits. Cependant, le risque de crédit reste à surveiller, selon un récent document de la BCEAO.

Au troisième trimestre 2023, l’encours des crédits octroyés par l’ensemble des 540 structures de microfinance en activité dans la zone monétaire UMOA (Union monétaire ouest-africaine) a progressé de 6,2 %, par rapport au trimestre précédent, pour atteindre 2368,6 milliards fcfa. L’information est contenue dans une note produite par la Banquecentrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)sur la situation de la microfinance à fin septembre 2023.

Le document publié ce le lundi 12 février 2024 précise que les crédits octroyés sont constitués à 52,3 % des concours de court terme. Les prêts à moyen et long terme représentent respectivement 30,1 % et 17,6 % du total de l’encours des crédits.

Cette hausse trimestrielle des crédits a été observée dans la majorité des pays de la zone. En Côte d’Ivoire, la progression a été de 13,2 %, au Togo (7,5 %), au Bénin (5,4 %), au Mali (3,7 %), au Burkina Faso (3,5 %), au Sénégal (2,1%) et au Niger (0,9 %).

Au-delà des crédits octroyés, la dynamique de croissance des systèmes financiers décentralisés de l’Union s’est matérialisée au niveau des dépôts collectés.

A fin septembre 2023, l’encours des dépôts collectés par les entreprises de microfinance a connu un accroissement de 2,3 % à 2221,9 milliards fcfa par rapport au trimestre précédent. Les dépôts à vue étaient prépondérants avec une part de 54,6 %, les dépôts à terme et les autres dépôts ont respectivement constitués 23,9 % et 21,5 % du total des dépôts.

Malgré cette évolution des activités de ce secteur, le document de la BCEAO insiste sur la maîtrise du risque de crédit qui prend progressivement de l’ampleur au sein de la zone UMOA.

A fin septembre 2023, les créances en souffrance ont progressé de 7 % à 11,7 milliards fcfa et le taux brut de dégradation du portefeuille des structures de microfinance est ressorti à 7,5 %.

S’agissant de celles sous administration provisoire, l’UMOA en a dénombré 11 au troisième trimestre 2023, dont 3 respectivement au Bénin et au Niger, 2 au Togo, et 1 en Cote d’Ivoire, au Mali et au Burkina Faso.
Ecofin Agency - Agence Ecofin’s Post

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