Analyse socio-économique et politique du Cameroun :
Sur le plan social, le Cameroun souffre d'une population fortement jeune (plus de 60% ont moins de 25 ans) mais insuffisamment éduquée et formée professionnellement, ce qui entrave son développement socio-économique. Les tensions sociales sont significatives notamment entre différents groupes ethniques, en particulier dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où les conflits continuent. De plus, malgré une richesse en ressources naturelles, le pays est en proie à des problèmes de chômage et de pauvreté.
Sur le plan économique, le Cameroun, grâce à sa position géographique et à ses ressources naturelles, est l'une des économies les plus diversifiées d'Afrique, avec des secteurs tels que l'agriculture, les mines, la pétro-industrie et les services. Cependant, malgré sa croissance économique relativement constante, le pays reste confronté à de nombreux défis, tels que la corruption, l'inefficacité bureaucratique, le manque d'infrastructures développées et un climat d'investissement médiocre.
Sur le plan politique, depuis plus de trois décennies, le Cameroun est dirigé par le président Paul Biya, du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Le pays est souvent critiqué pour son manque de transparence, de liberté politique, et pour son système électoral problématique.
Quant au pronostic de l'élection présidentielle de 2025, il est difficile à établir dans une situation politique aussi volatile.
Un parti qui pourrait représenter un véritable changement serait le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), dirigé par Maurice Kamto. Ce parti accuse le gouvernement actuel de truquer les élections et demande une réforme du système électoral avant de participer à nouveau à des élections. Le MRC a le potentiel de mobiliser le mécontentement populaire, et en particulier celui des jeunes et des régions marginalisées. Cependant, pour être réellement en mesure de remporter une élection présidentielle, le MRC doit parvenir à étendre sa base politique au-delà des régions Bamileke, à résister à la répression politique et à créer des alliances avec d'autres forces d'opposition.
Cependant, il convient de souligner que le véritable changement dont aspire le peuple camerounais réside moins dans le choix d'un parti politique particulier que dans une réforme profonde de la culture politique, de la gouvernance et du système électoral du pays. Aussi, il est nécessaire de souligner que cette hypothèse est fortement sujet à des incertitudes liées aux conflits en cours, aux problèmes socio-économiques persistants et à la volatilité politique générale du pays.