Le Doliprane ou l’illusion tragique de la souveraineté française
[...]Dans le monde industriel et commercial, la notion de contrôle prend des formes variées. La fabrication n’est pas la source universelle de contrôle, bien au contraire. Dans une relation commerciale, celui qui détient le pouvoir est parfois le fabricant, parfois l’acheteur. Des pays commerçants, mais fabriquant peu, peuvent être extrêmement puissants, comme la Hollande au XVIIe siècle ou Hong Kong au XXe.[...]
[...]Une autre conception de la souveraineté
Il existe heureusement une autre conception de la souveraineté, celle dans laquelle nous développons nos forces et nous nous rendons indispensables à nos partenaires commerciaux et industriels, sur les forces desquels nous nous appuyons en retour; celle où notre force vient de l’attractivité de nos produits et services. Derrière cette conception se trouve un modèle mental orienté vers le progrès et l’innovation; vers une économie vue comme un exercice de coopération, et non vers le passé et la protection. C’est un pari sur la dynamique, et non sur un monde statique. À l’heure où l’Amérique et la Chine développent les médicaments du futur tandis que la France investit ses maigres ressources dans des combats d’arrière garde, l’observation faite par Léon Blum il y a bien longtemps reste malheureusement plus vraie que jamais: « Tandis que la règle du capitalisme américain est de permettre aux nouvelles entreprises de voir le jour, il semble que celle du capitalisme français soit de permettre aux vieilles entreprises de ne pas mourir. »[...]
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